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Rappel
Le plagiat est constitué par l’usage tel quel de tout ou partie d’une œuvre n’étant pas la sienne, sans références explicites (citation entre guillemets, en italique, suivie des références les plus complètes possibles). Tout emprunt non référencé, même minime (par exemple le copier-coller d’un seul mot à partir d'un site électronique) est considéré comme du plagiat et sanctionné comme tel (note de zéro).
Pour un emprunt venant d’un site électronique, on peut se contenter de ne donner que la référence simplifiée, par exemple : « Fils préféré de Catherine de Médicis, le duc d'Anjou succède à son frère sous le nom d'Henri III » (Fabienne Manière, Henri iii (1551-1589) : le dernier des Valois, www.www.herodote.net, 18 décembre 2019).
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Quand le plagiat fait tomber un avocat
Yann Bouchez & Camille Stromboni, www.lemonde.fr, 21 juillet 2020
Le doctorat d’Arash Derambarsh, qui lui a permis de devenir avocat, lui a été retiré par la section disciplinaire de l’établissement. Une série de dysfonctionnements ont été mis au jour.
Personnalité médiatique, Arash Derambarsh est élu (divers droite) à Courbevoie (Hauts-de-Seine) depuis 2014 ; il est désormais adjoint chargé du développement durable. Auteur d’un ouvrage Tomber 9 fois, se relever 10. Echec scolaire : ne jamais lâcher (Le Cherche Midi, 2019), il s’est fait connaître notamment par sa lutte contre le gaspillage alimentaire, ou encore grâce à des coups de communication, comme lorsqu’il s’est présenté en tant que président de Facebook France.
Quand le plagiat fait tomber un ministre
Guillaume de Lacoste Lareymondie, www.libertepolitique.com, 4 mars 2011
Le ministre de la Défense allemand a démissionné après avoir perdu son titre de docteur parce que des chercheurs ont prouvé que sa thèse était en large partie plagiée. Juste retour de la morale certes, mais il y a plus à dire. L’affaire Guttenberg invite à se pencher sur le phénomène du plagiat dans l’enseignement supérieur.
Karl-Theodor zu Guttenberg, né en 1971 dans une famille de la noblesse bavaroise, a connu un début de carrière politique fulgurant : élu député en 2002, secrétaire général de la CSU (chrétiens-démocrates) en 2008, ministre de l’Économie en 2009, réélu député avec le meilleur score du scrutin la même année et aussitôt nommé ministre de la Défense, il s’était engagé en 2010 dans le grand chantier de la suspension du service militaire obligatoire. Le tout couronné d’une popularité profonde.
En parallèle de cette brillante trajectoire, Karl-Theodor zu Guttenberg obtient en 2007 un doctorat de droit à l’université de Bayreuth.
Pour bien saisir l’affaire, il faut savoir qu’en Allemagne, le doctorat est le titre universitaire de référence, à tel point que tous ceux qui l’ont font précéder leur nom du titre de « Dr ». La thèse est le gage de sérieux et de capacité intellectuelle qui couronne des études réussies ; elle correspond à l’X ou à l’ENA en France. La plupart des dirigeants politiques et économiques allemands sont passés par ce cursus.
Le 16 février 2011, le Süddeutsche Zeitung révèle onze passages dans la thèse de Karl-Theodor zu Guttenberg susceptibles d’avoir été plagiés. Après le déni du ministre, un site wiki est lancé par un juriste, pour inviter les internautes à analyser l’ensemble des 475 pages de la thèse : le travail collaboratif permet de mettre à jour d’autres emprunts à des auteurs non cités. Ces plagiats constituent les deux tiers du texte.
Karl-Theodor zu Guttenberg reconnaît des fautes graves tout en niant avoir eu l’intention de tricher, et se remet à la décision de l’université. Le 23 février, l’université de Bayreuth lui retire son titre de docteur. Il démissionne le 1er mars du ministère de la Défense [...].